Le Samsung Galaxy S8 mettra-t-il fin aux échecs successifs de son constructeur ?
Avant l’officialisation du Galaxy S8, Samsung a connu une série de problèmes qui n’ont rien de rassurants. Son nouveau smartphone a donc la lourde tâche de faire oublier tous ces travers, pour mieux se concentrer sur l’avenir. Mais le nouveau flagship du sud-coréen suffira-t-il à faire table rase du passé ?
C’était le smartphone le plus attendu de ce début d’année 2017. Et le voilà enfin officialisé. Samsung a dévoilé, mercredi 29 mars, son Galaxy S8 tant attendu et il s’agit vraiment d’une belle réussite comme nous l’affirmons dans notre prise en main. En plus d’un design sans bordures, il embarque des composants de haute volée tels qu’un Exynos 8895 — contre un Snapdragon 835 en dehors des marchés européens. Il peut aussi, entre autres, être utilisé comme un ordinateur, est compatible avec le Bluetooth 5 et dispose d’un assistant intelligent Bixby. Il marque ainsi une évolution prononcée par rapport à son prédécesseur, le Galaxy S7.
On ne peut évidemment pas fermer les yeux sur son lecteur d’empreintes mal placé et sur son prix de vente astronomique, mais malgré cela, ce nouveau flagship devrait sans doute permettre à son fabricant de redorer son blason. Et il faut dire que ce dernier en a grandement besoin. S’il est totalement exagéré de craindre pour la pérennité du conglomérat sud-coréen, il faut bien reconnaître que ce dernier a traversé un bon nombre d’épreuves bien compliquées récemment. Depuis octobre, sérénité n’était pas le maître mot dans les rangs de Samsung.
Fiasco industriel, corruption, scission… Une vague de problèmes s’est abattue sur le constructeur. Cahin-caha, ce dernier a été contraint d’y faire face pour réussir, enfin, à lancer son Galaxy S8, censé être l’éclaircie dans la tempête. Petit retour sur les mille et unes mésaventures du géant de la téléphonie mobile.
Le Galaxy Note 7, l’échec historique
À moins que vous n’ayez vécu en ermitage dernièrement, loin de la Tech et de son actualité, vous êtes au courant du funeste destin du Galaxy Note 7. Officialisée pendant l’été 2016, cette phablette haut de gamme n’aura finalement pas fait long feu, puisqu’elle le prenait (le feu). En raison d’un trop grand nombre de cas d’explosions, Samsung a été contraint et forcé, en septembre dernier, de retirer cet appareil du marché, de lancer une campagne mondiale de remplacement et de remboursement tout en menant une enquête en interne pour déterminer les causes de ces accidents à répétition. TL;DR : les batteries sont coupables.
Les parts de marché du groupe sud-coréen ont sérieusement pâti de ce fiasco sans précédent et l’image de marque de Samsung semblait irrémédiablement ternie, d’où l’indispensable intérêt de sortir un Galaxy S8 de qualité pour faire oublier cette histoire.
Affaire de corruption nationale
Mais un malheur n’arrive jamais seul. La Corée du Sud, terre natale de Samsung, a vu sa scène politique totalement chamboulée après que sa présidente, Park Geun-Hye, a été destituée pour avoir accepté des pots-de-vin de la part de grandes entreprises en échange de décisions qui leur étaient favorables.
Samsung représentant un cinquième du PIB national coréen, c’est sans surprise que l’on apprenait que le conglomérat était étroitement lié à ce scandale de corruption. Après avoir essuyé une perquisition des forces de l’ordre dans les bureaux de son siège, l’entreprise a également perdu son vice-président Lee Jae-Yong, mis en examen. Or ce dernier est le véritable patron du groupe puisque le président, son père, lui a laissé les rênes après avoir subi une crise cardiaque en 2014.
Ainsi, Samsung perdait la personne la plus importante de son exécutif. Pas idéal pour se remettre de la crise du Galaxy Note 7.
Scission ou pas ?
Deux fiascos coup sur coup laissent forcément des séquelles. Ainsi, à la suite de ces affaires, Samsung, sous la pression de ses actionnaires, annonçait sa dissolution en trois entités bien distinctes et indépendantes Samsung Electronics, Samsung Life Insurance et Samsung Construction & Trading Corporation.
Finalement, en raison d’un processus trop difficile à mettre en place pour l’instant,cette séparation des activités a été annulée. Malgré cela, une profonde restructuration du groupe est toujours d’actualité puisque la commission de gouvernance — rassemblant les plus grands cadres de Samsung — va être renouvelée. On risque donc de voir encore beaucoup d’incertitude et d’instabilité au sein de la firme. Et pourtant celle-ci va devoir trouver les ressources nécessaires pour rassurer actionnaires et utilisateurs. Vaste chantier.
Le piège des processeurs gravé en 10 nanomètres
Le Galaxy S8 pourrait donc permettre de remédier à tous ces problèmes en réinsufflant une dynamique positive à Samsung après des mois difficiles. Néanmoins, même ce nouveau flagship pourrait poser quelques problèmes à cause de ses processeurs trop performants. En effet, comme nous le disons en début de cet article, le smartphone embarque, en fonction des marchés, soit un Exynos 8895 soit unSnapdragon 835.
Les deux modèles de processeurs sont gravés en 10 nanomètres, ce qui leur permet d’être performants sans pour autant consommer trop d’énergie et en limitant le dégagement de chaleur. Or, d’après certaines sources, la production de ces semi-conducteurs se révèle plus compliquée que prévu et la demande de Galaxy S8 surpasserait ainsi l’offre.
Il faudrait ainsi quelques semaines à Samsung pour stabiliser sa production. Sauf que le sud-coréen s’était assuré la priorité sur les stocks de Snapdragon 835 et son nouveau smartphone profitait ainsi d’une belle avance sur ses concurrents. Mais si la production n’est pas suffisante, cet avantage ne servirait plus à rien. D’autant plus que d’ici quelques mois, d’autres terminaux équipés du même SoC vont être commercialisés tels que le Sony Xperia XZ Premium ou le Xiaomi Mi 6.
Autrement dit, la route vers des ciels plus radieux risque d’être encore longue et chahutée pour Samsung.
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